• LES RÉPÉTITIONS

    Chaque semaine, un élève rend compte de nos expérimentations sur le plateau, de nos questionnements...

    7 sept / 14 sept / 21 sept / 28 sept / 5 oct / 9 nov / 16 nov / 23 nov / 30 nov / 7 déc / 14 déc / 4 janv / 11 janv / 18 janv / 25 janv / 1er fév /      1er mars / 8 mars / 15 mars /  22 mars / 29 mars / 26 avril / 3 mai / 10 mai

  • Agamemnon est de retour !

    Après cinq mois d’absence, il est revenu sur la scène. Dans moins d’un mois c’est la grande représentation et je dois dire qu’aujourd’hui l’option théâtre grouillait dans l’Arène de la Coupole telles des fourmis dans une fourmilière.

    Ce mardi, c’était « filage » et comme de petites ouvrières nous nous sommes mises au travail. Un travail bien organisé.

    Tout d’abord lorsque nous jouons la Parodos, nous ne devons pas rester figés sur le texte. Il faut utiliser aussi son corps car le jeu passe aussi par des gestes qui vont permettre de rendre plus vivante la scène. Et pourquoi pas illustrer les propos, comme par exemple la mort d’ Iphigénie qu’on a décidé de montrer brièvement.

    Ensuite, parler fort mais sans pour autant agresser. Durant les répétitions, nous avons cette fâcheuse manie de dire nos répliques avec un certain emportement. Bien que ce soit une tragédie grecque et que nous devions être dynamique et pleine d’énergie, il faut faire attention à ne pas nous laissé emporter par cette dernière. Cela risque d’être trop lourd pour les spectateurs. Et de plus, cela risque d’effacer le texte et toute sa poésie. Il faut donc des nuances, de la pensée, et non pas une énergie vide.

    Enfin, il est nécessaire de travailler sur un point important, celui des émotions de nos personnages. Nous ne devons pas rester bloqué sur une seule émotion. Selon les répliques, ou selon la situation où se trouve notre personnage, ses sentiments, sa manière de parler sera différente. Par exemple Agamemnon ne dialoguera pas avec Clytemnestre avec autant d’assurance que lorsqu’il prononce son discours.

    Maintenant que les dernières consignes ont été dictées pour une belle représentation, il ne reste plus qu’a travailler et à améliorer pour le jour J ces différents points.  

    Anne-Sophie Lamy   


  • Et quand souffle un «air » novarinien…

    Ce mardi 3 mai 2011, une des dernières séances dans la salle du Lycée Galilée sur la pièce de Novarina L’Acte inconnu : l ’enjeu est de taille !

    Ce n’est pas pour autant que nous oublions nos précieux échauffements avant d’entamer comme il se doit notre travail de mise en scène.

    Et rien de tel que de prendre conscience de son corps par le travail du souffle. Pas anodin, car qu’y a-t-il de plus important que le souffle pour déclamer ce texte emplie d’énergie et qui demande parfois même une réelle prouesse physique ? Ainsi, comme avant-goût, nous nous sommes attelés à des exercices d’inspiration/expiration tout en ayant en tête qu’il fallait se remplir et se vider jusqu’à une exténuation totale. Pour ma part, l’expérience a été plutôt bénéfique puisque tout de suite le résultat s’est senti quant à la projection et l’ampleur de ma voix. Afin d’approfondir cette idée, certaines d’entre nous ont récité quelques vers de L’Illusion comique de Corneille (3ème œuvre étudiée) où l’alexandrin est roi. De là s’est conclu l’importance de la pause suivant certains vers, pause durant laquelle nous pouvions reprendre notre souffle et repartir de plus belle… L’application de cette notion nous a permis de rythmer le texte, comme un partition de musique donnant alors une toute autre dimension au texte. On s’est peu après aperçus qu’il en était de même pour l’adresse, autre notion tout autant primordiale chez Novarina. En effet, il s’agissait plus de projeter les vers et donc de viser par le regard le récepteur. L’on déclamait un souffle de mots, et ici de poésie, pour ainsi s‘ouvrir et prendre place dans l‘espace, captivant plus facilement ceux qui nous entoure. Un exercice finalement fort profitable pour la suite des choses…

    Aussi, sans perdre de temps nous effectuâmes le filage choisi de la pièce :

    • Le «Viviers des noms» avec ces entrées de monstres successives qui dans notre mise en scène, s’effectuent par la fenêtre. L’exemple typique qui montre l’importance d’un souffle maîtrisé. C’est d’ailleurs notre cher « Mr Loyal » qui en a fait les frais. Le manque d’enchaînement dans l’énumération des noms se répercutait sur l’énergie, le dynamisme de ma camarade et par conséquent de la scène. Et sans ces notions essentielles dans le jeu, les personnages-monstres n’en perdaient que trop de leur ampleur: notre but est de les faire vivre et donc de leur donner un réel poids. Et cela passe par l’intonation, la déclamation de ces noms et le rythme. Il faut tenir en haleine le spectateur, en suspend, en attente. Quitte à apprendre le texte comme une chanson, nuancée par différentes tonalités, mais permettant la mémorisation. Notre entrée pour qu’elle soit crédible et acceptée doit être soutenue et par le rythme, et par la conviction et l’entrain dans sa prise de parole. De même, j’ai remarqué que selon la façon dont elle nous appelait, mon entrée et ma posture changeaient. C’est les mots et la façon dont elle les prononçait qui suggéraient leur apparence et leur donnaient vie.
    •  S’enchaîna à cette dernière la scène 6 de l’acte I par l’intervention du Chantre 2: « La scène […] de cent mètres sur cent mètres… ». Là encore, l’énergie est le maître-mot, de même que le rôle primordial de l‘imagination enfantine. Comme une enfant plein d‘enthousiasme, le Chantre semble s’imaginer et créer cet espace qu’est la scène au fur et à mesure où il parle: « Et si l‘espace était à Trébizonde ? ». Il s’amuse et crée d’un rien, du vide un univers étonnant. Notre optique est de retrouver le rapport qu’à Novarina à la langue et l’espace c’est-à-dire la traiter comme une matière: ici, notre Chantre dispose son espace et se sert de nous, personnages-monstres encore sur scène et devenus « ouvriers », pour représenter et imager cette sorte d’ailleurs. Il ne fait pas les choses à moitié, doit donner plus d’allant! Il veut du concret, trace, tire, pousse, court et nous peint ce cadre surprenant et étonnant pour finalement nous entraîner dans son « jeu » et son imaginaire.
    • Et pour clore cette séance, nous eûmes juste le temps de jouer la scène des «questions aux crânes». Des doutes quant à notre mise en scène subsistent toujours mais finalement nous avons opté pour disposer un crâne au centre de la scène sur un plateau noir se retrouvant comme point le focalisation à la fois de tous les regards aussi bien du spectateur que de l’acteur. Les questions et entrées se succédèrent alors de plus en plus rapidement mais avec toujours en tête cette même intention: attendre un réponse. Ce qui signifie que notre regard restait fixé sur le crâne créant un tension, un suspend dans le temps. Pour apporter toujours cette pointe d’ironie et de dérision, nous choisîmes de varier les intentions lors de l’adresse, avec pour certaines un air naïf, d’autre plus grave ou encore grandiloquent, presque hautain en hommage au monde des médias et du savoir...

    Ainsi, si je devais dire en quelques mots sur quoi reposait principalement cette séance, ce serait le souffle, l’énergie, le dynamisme et surtout l’amusement pardi !

    Johanna Ines TL

     



  • ♠ "Vivier des noms", ou créations de personnages fabuleux.

    • Deuxième séance avec Cécile, et reprise du travail sur le « Vivier des noms ».
    • On part toujours de dehors pour entrer dans la salle par la fenêtre pour continuer avec de multiples présentations de multiples personnages.
    • → Cela procure un effet de surprise pour les spectateurs, et cela maintien le public dans un état d'écoute et d'attraction.
    • → On assiste à la création successive de personnages fantastiques, bizarroïdes, extravagants, étonnants... 

      Transition particulière.

    • Nous avons à présent des personnages. Il faut donc passer à la création d'un espace. Cela suit une logique très intéressante.
    • Cependant, pour passer d'une création à l'autre, il faut une transition.
    • Le dernier personnage du « Vivier des noms » est l'Enfant mordant le sol seul contre tous.
    • → Lorsque ce nom est prononcé, tous les personnages se retournent et fixent un point lointain. Ils sont immobiles et ressemblent à des marionnettes.
    • → L'effet procuré est un contraste avec ce qui précède. Le mouvement était de rigueur, il s'agit à présent d'immobilité. Ce qui contrastera encore avec la scène suivante.

     ♥ "Scène pentagonale", ou création d'un espace à part.

    • Voici à présent la création de cet espace tant attendu. Le texte informe que «la scène est dans un mélodrome de cent mètres sur cent mètres sur cent mètre sur cent mètres sur cent mètres.» J'avais essayé dans un premier temps de créer l'espace à moi toute seule, en courant dans tous les sens. Mais ce jour-là, on m'a proposé de créer l'espace en me servant de mes partenaires. La nouvelle version n'en est pas moins dynamique, au contraire.
    • Je serai le chef de chantier, et j'aurai sept ouvrières. A coup de scotch, de craie, la scène deviendra une ville à elle toute seule.
    • → Au moment où les filles dessinent des ronds avec leur craie, le tableau est, je trouve, plutôt poétique car on dirait comme une petite danse.

     « JOEL! Lumière ! Fin de la grande noirceur ! »

    • La scène précédente sera interrompue par Julie qui demandera d'allumer les lumières.
    • → Après l'apparition des personnages, puis la création de l'espace, on aura la création de l'ambiance lumineuse.
    • → On a encore une coupure qui garde le spectateur en haleine.
    • Puis arrivera le moment tant attendu où Raymond de la matière fera son entrée. Présentation tremblante, il est craint de tous.
    • Au fur et à mesure que le monologue de cet homme étrange se déroulera, ce dernier deviendra de plus en plus dégoûtant, répugnant, jusqu'à nous mettre mal à l'aise.
    • → Ce personnage donne envie à la fois de savoir ce qu'il dit, mais il est vraiment horrible.
    • → Mais ceci est un choix de notre part. Nous nous sommes appuyés sur le texte pour trouver quel genre de personnage Gaëlle devra trouver. Son texte page 105 montre un personnage qui n'aime rien, que tout « répugne »,  « hostile aux choses », il « déteste » tout, il « abhorre les saveurs »...

    Perrine Girard


  • UNE SALLE DE THÉÂTRE, UNE FENÊTRE FERMÉE.
     

    Nous avons fait cette séance avec l’aide de Cécile Gérard, une comédienne du spectacle Enfants du Siècle de Benoît Lambert que nous sommes allé voir cette année.

     •  Se détendre, ressentir son corps : leçon numéro une pour comédien.

    Être droit sans être tendu, un fil qui nous traverse, les yeux fermés, le souffle de chacun, les muscles qui se relâchent, faire le vide.

    L’instrument de théâtre pour un comédien est son corps. Il faut donc apprendre à le connaître et à lui faire du bien. C’est par cet instrument que passent les émotions, que les personnages existent réellement.

    Ce petit exercice nous a permis d’enlever toutes nos tensions, d’avoir l’esprit vide, de connaître notre corps, de pouvoir nous concentrer uniquement sur les événements à venir.

     •  « a » « annn » « iii » / « mmmm » « d » « n ».

    Dire notre nom en disant seulement les voyelles, puis seulement les consonnes. Le son pouvant par la suite nous donner des bruits du quotidien, ou d’animal. Par exemple : Melissa, « m » « l » « ssssss ». Le « ssss » étant le son du serpent. Ou Gaëlle, « g » « l » « g » « l » « g » « l ». Ici on a l’impression d’entendre quelqu’un boire. Ce petit exercice pourra être réutilisé pour les personnages de L’Acte inconnu, pour leur donner une sorte de tic, de nature particulière. Il permet aussi de faire travailler le souffle et l’articulation qui sont primordiaux pour le comédien, le public. Il faut à la fois jouer avec les lettres, les mots, les sonorités et les faire entendre distinctement.

     L’animal debout.

     Il fallait par la suite devenir un animal en faisant ressortir ses caractéristiques. Pour ma part j’ai fait rouler les épaules, ce qui est typique des félins. Plier mon corps et marcher d’un pas léger. Puis, redevenir un être humain et garder une caractéristique animale.  Moi, je suis devenue une femme qui roule sans cesse des épaules.

    Tout comme l’exercice précédent, cela pourra être réutilisé pour donner corps à un des personnages.

     Une salle de théâtre, une fenêtre fermée, aucun élève. Que peut-il bien se passer ?

     Ouverture d’une porte, une personne s’approche de la fenêtre, ouverture du store, regard vers l’extérieur, ouverture de la fenêtre, volte face : ENTRE LE THEANTROPE !

    Oui oui, vous ne rêvez pas, les bêtes de foire entrent par la fenêtre. Une entrée loufoque pour des personnages loufoques. Mais aussi une entrée dynamisante et surprenante. En effet ils sautent de cette fenêtre, hurlent, tapent du pieds. Voici le début du « Vivier des noms ». (I,1)

    Monsieur Loyal présente tour à tour ses bêtes. Je ne dois pas oublier :

    • De parler fort.

    • D’articuler.

    • Que le texte soit parfaitement su afin que les noms des personnages s’enchaînent.

    • Essayer de varier les rythmes pour que cela ne soit pas plat.

    Les exercices précédents sont alors repris. En effet chaque personnage doit prendre vie. Une des caractéristiques de leur prénom servira à leur posture, à leur comportement. Par exemple le Mangirier Olam grogne tout en se mordant le poing, la Machine à dire  « oui » ne peut s’empêcher de hocher la tête.

    Nos bêtes ont alors pris vie !

     Amandine Délia